La Chine fut particulièrement critiqué dans le monde par rapport à sa politique concernant les Ouïghours, une population de religion musulmane, majoritairement réprimée par le gouvernement chinois. De nombreux témoignages informe sur l’existence de camps d’internements depuis 2017, où cette minorité subit travail forcé, acte de torture et bien pire.
Pour mener à bien cette répression, la Chine a notamment utilisé de nombreux moyens technologiques pour surveiller et traquer les Ouïghours sur différents niveaux.
Des contrôles à différents niveaux
En 2016, le gouvernement chinois a entamé une collecte de données biométriques afin de surveiller les activités des Ouïghours sur les réseaux sociaux chinois, tel que WeChat. Ont été collecté des données tel que l’ADN, enregistrements de voix et empreintes faciales de toute la population du Xinjiang.
Les autorités chinoises ont aussi ordonné aux entreprises de technologies privées chinoises de développer des logiciels capable de traiter des millions d’images, vidéos et enregistrements de voix stockés dans l’application WeChat afin de pouvoir surveiller la population et les informations qu’elle s’échange via l’application smartphone.
Internet est donc devenu un piège pour les Ouïghours, qui permet aux autorités chinoises de surveiller et d’interner les personnes qu’elle juge “non-fiable”, utilisant les nouvelles technologies pour décider de leur sort.
Une surveillance constante
“Des caméras de surveillance filtrent les entrées et les sorties des habitations, il n’y a pas un détail qui puisse échapper à l’œil de Pékin” rapporte Marie Holzman, spécialiste de la Chine contemporaine et de la dissidence chinoise.
En effet, le gouvernement chinois a mis en place des points de contrôle de médias numériques et de portiques à reconnaissance faciale aux frontières administratives, ainsi qu’aux entrées de monuments religieux et de transport en commun pour surveiller le déplacement de sa population.
Les Ouïghours ont également l’obligation de toujours avoir sur eux leur smartphone et une pièce d’identité pour pouvoir être controlé par la police. En effet, celle- ci peut demander à avoir accès à leurs smartphones déverrouillés pour y effectuer des recherches ou les analyser à leur guise, sans autorisation préalable nécessaire de son propriétaire.
La mise en place d’une nouvelle application de surveillance
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a rendu un rapport énonçant que les autorités chinoises utilisent une application smartphone pour surveiller encore plus étroitement les Ouïghours. Cette application, connectée au système de surveillance chinois appelé Integrated Joint Operations Platform (IJOP), surveille étroitement 36 catégories de conduites, tel que le fait d’utiliser des quantités anormales d’électricité, de faire des dons à des mosquées ou de ne pas être en bon terme avec ses voisins.
« Nos recherches montrent, pour la première fois, que les policiers du Xinjiang utilisent des informations collectées de manière illégale à propos de conduites parfaitement légales et les utilisent » contre les personnes concernées, a déclaré Maya Wang, spécialiste de la Chine pour Human Rights Watch.
L’ONG a pu acquérir une copie de l’application et a demandé à une société allemande de cybersécurité de l’étudier. Il en est ressorti que l’application incite les autorités chinoises à faire des enquêtes sur des personnes qu’elles jugent suspects, ce qui peut entraîner perquisitions et arrestations de ces personnes. Les policiers vérifient en outre si elles utilisent des réseaux sociaux étrangers tels que WhatsApp ou Telegram. Certaines ont même été arrêté car elles avaient installé un Virtual Private Network (VPN) sur leur téléphone. Le système IJOP permet de suivre les données de toutes les personnes vivant au Xinjiang par le biais de la localisation des téléphones portables, d’où l’obligation des autorités chinoises de toujours avoir celui-ci sur soi.
L’essor d’internet et des nouvelles technologies ont donc permis le développement rapide de nombreux pays et notamment celui de la Chine, mais il reste un outil redoutable s’il est utilisé à mauvais escient. Selon Greg Walton, un expert indépendant sur la cybersécurité, le système chinois constitue « un outil brutal qui peut directement contribuer au nombre massif de gens dans des camps d’internement ». Ces données collectées pourraient être utilisés par de nouveaux algorithmes avec une logique bien plus dangereuse.
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