Face à l’engouement pour les nouvelles monnaies, Facebook étudie la possibilité de lancer la cryptomonnaie Libra, suscitant des craintes et sans doute la naissance de nombreuses cryptomonnaies privées. Le G7 qui s’est tenu le 17 et 18 juillet 2019 à Chantilly a estimé le besoin d’agir rapidement face à la menace d’une puissante Banque centrale et du blanchiment d’argent. L’objectif du réseau social est de devenir « l’internet de l’argent ».

 

La cryptomonnaie

La cryptomonnaie se définit comme une monnaie dont la création et la gestion reposent sur l’utilisation des techniques de l’informatique et des télécommunications selon le journal officiel du 23 mai 2017. Certaines sont convertibles en monnaie régalienne via des plateformes d’échanges. Elles peuvent présenter de nombreuses opportunités en termes de rapidité de paiement, de coût de traitement et pourraient offrir des opportunités commerciales aux pays en développement. L’objectif est de créer un système monétaire indépendant des Etats et des banques centrales. Le bitcoin, introduit en 2009, est l’une des principales cybermonnaies qui n’a pas de gouvernance et de ce fait, pas de possibilités de dérives contrairement à Facebook.

 

Les craintes de l’émergence des cryptomonnaie au niveau européen

Au vu de ces avantages et ces craintes naissantes qui ont agité la toile suite à l’annonce de Facebook, le Conseil et la Commission européenne se sont positionnés. Ils ont implicitement refusé l’utilisation de la Libra au sein des Etats membres, estimant dans un communiqué publié le 5 décembre 2019 que les risques et préoccupations doivent être pris en compte afin de ne pas porter atteinte à l’ordre financier et monétaire existant et à la souveraineté monétaire de l’Union européenne (UE). Cette crainte prend sa source dans une gouvernance assurée par Facebook ou éventuellement un groupement de GAFAs, en lesquels les Etats et les citoyens n’ont pas confiance. Aucun accord ne devrait entrer en vigueur tant que les défis et risques juridiques n’auront pas été identifiés et traités. La Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales exploreront ce nouveau projet de transformation du mode de paiement et envisageraient d’émettre une monnaie numérique publique.

 

Les expérimentations par la Banque de France sur les cryptomonnaies

La Banque de France est l’une des premières à se lancer dès 2020 dans des expérimentations pour développer une cybermonnaie de banque centrale dédiée aux transactions importantes entre acteurs du secteur financier. D’après les dires du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, il y a « un intérêt à avancer rapidement sur l’émission d’au moins une monnaie digitale de banque centrale de gros afin d’être le premier émetteur au niveau international et tirer les bénéfices réservés à une monnaie digitale de banque centrale de référence. ».

 

Des craintes à relativiser

Les craintes suscitées doivent être relativisées face à l’abandon de la crypto-monnaie Libra par des acteurs d’envergures tels que Ebay, Paypal, Mastercard, Visa, Stripe et d’autres partenaires. Facebook a été contraint de revoir sa stratégie et proposera une monnaie avec plusieurs déclinaisons numériques des devises comme le dollar ou l’euro. Le lancement de la libra sera repoussé au vu des réticences de l’Union Européenne.


Publié le 28 mars 2020 par Laure Duchatelet

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Sources

JO, 23 mai 2017, Vocabulaire de l’informatique

G7 Working Group on Stablecoins, Investigating the impact of global stablecoins, octobre 2019

Aude Chardenon, Libra, un échec avant même son lancement ?, Usine digitale, 30 décembre 2019 

Source de l’image : Burst